Mazaher se rattache à la tradition du Zar, ancien rituel de guérison communautaire au sein duquel les femmes jouent un rôle essentiel. Cette pratique vise, par l’usage effréné et intensif de chants, de tambours et de danses, à apaiser les esprits et tente à une harmonisation du moi intérieur. L’ensemble œuvre à la préservation de cet héritage musical et reste l’une des rares confréries à pratiquer ce cérémoniel en Égypte, s’inspirant de trois courants : le Zar de Haute-Egypte, Abul Gheit Zar et le Zar soudanais ou africain. Chacun de ces rituels diffèrent considérablement d’une région à l’autre, mais tous impliquent une utilisation intensive des tambours et d’une chanteuse principale.
Om Sameh, 72 ans, a débuté le Zar avec sa mère lorsqu’elle était enfant. Aujourd’hui, elle tape puissamment sur le tambour tout en chantant des chants soufis de sa voix profonde et forte. La communication avec des esprits invisibles est guidée par ces polyrythmies persistantes et variées et les mouvements énergiques du corps des musiciens qui se balancent de droite à gauche dans une interaction rythmique intense qui peut conduire à un état de conscience altéré et même à la transe.
Le statut marginalisé du Zar peut être attribué à sa fonction d’alternative aux pratiques sociales, curatives et religieuses dominantes. Grâce à leur transmission orale, les chansons ont survécu dans leur forme originale. Mazaher évolue au sein de Makan, un centre basé au Caire qui se dédie aux arts de la scène égyptienne et encourage la diversité culturelle contre toute tentation à l’uniformité. Instrument emblématique, la tamboura (en forme de lyre), que l’on retrouve sur les murs des tombes et des temples de l’Égypte ancienne, existe sous diverses formes dans les régions d’Afrique de l’Est, de la péninsule arabique et de Perse.
| Public : | Parent/enfant - Dès 10 ans | |
| Dates : | 13/10/2022 | |
| Horaires : | 20h00 | |
| Prix : | 12€ | |
| Lieu : | Senghor - Chaussée de Wavre 366, 1040 Etterbeek |
